Pourquoi sommes-nous pour la légalisation du cannabis ?
Pourquoi sommes-nous pour la légalisation du cannabis ?
Introduction : Le débat CBD vs THC
Avant de commencer on fait juste un petit aparté sur le CBD et le THC.
Sur les réseaux sociaux, un débat persiste entre les partisans du CBD et ceux du THC, pourtant ces discussions sont souvent basées sur une méconnaissance : les deux proviennent de la même plante, le CANNABIS.
Les défenseurs du THC disent souvent que le CBD n'a "aucun effet" et n'est qu'une opération marketing, tandis que les amateurs de CBD critiquent le THC en affirmant que c’est une substance pour ceux qui cherchent uniquement à "se défoncer". Ces arguments sont ridicules, car, au final, il s’agit de la même plante avec des effets différents. Certains préfèrent l’effet relaxant du CBD, d’autres le côté euphorisant du THC.
Un amateur de bière de va pas critiquer un amateur de rhum en disant que son produit défonce trop, et à l'inverse, l'amateur de rhum ne va pas critiquer un amateur de bière en disant que la bière ça ne sert à rien car trop léger.
En fin de compte, que l’on consomme du CBD ou du THC, le cannabis a un effet bénéfique pour beaucoup de gens, donc faites union au lieu de vous diviser !
1. Le cannabis pousse partout et tout seul :
Le cannabis est une plante qui pousse depuis des milliers d’années et est utilisée par des millions de personnes à travers le monde. Une fois plantée, elle demande peu d’entretien et peut se développer dans presque toutes les régions. Tenter d'interdire une plante qui pousse aussi facilement est tout simplement inapplicable. Les forces de l'ordre ne peuvent surveiller tous les jardins de France.
Une solution logique serait déjà de légaliser l’autoproduction pour permettre aux individus de cultiver leur propre cannabis de manière responsable.
2. Âge minimum, et meilleurs usages :
La légalisation du cannabis doit s'accompagner d'une campagne d'information claire sur son usage, en particulier auprès des jeunes. Voici quelques points essentiels :
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Légalisation à partir de 21 ans : Les recherches montrent que le cerveau humain n’est pleinement développé qu’à l’âge de 21 ans. Avant cela, la consommation de THC peut avoir des effets négatifs sur le développement cérébral. Une législation qui interdit le cannabis aux mineurs jusqu’à cet âge pourrait limiter les risques pour la santé des jeunes. Même si on est majeur à 18 ans en France, je pense qu'il serait possible que les vendeurs officiels interdisent l'accès de leurs coffee shops aux moins de 21 ans.
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Ne pas mélanger cannabis et tabac : La nicotine présente dans le tabac accroît la dépendance, et mélanger les deux substances crée des effets contradictoires. Le tabac stimule, alors que le cannabis apaise, ce qui peut déstabiliser les consommateurs.
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Encourager la vaporisation : Fumer du cannabis est beaucoup plus nocif que de le vaporiser. La vaporisation permet de profiter des bienfaits du cannabis sans la combustion. Légaliser pourrait permettre de sensibiliser les consommateurs à ces méthodes plus sûres (voir notre article sur la vaporisation).
Par ailleurs, plusieurs études montrent que la légalisation du cannabis n’augmente pas la consommation chez les jeunes. Au contraire, la perte de l'aspect "interdit" pourrait rendre le produit moins attractif pour les adolescents.
3. Accès à des produits de qualité :
La légalisation garantirait l'accès à des produits de qualité contrôlée. Cela signifie moins de risques pour la santé, car les consommateurs auraient la possibilité de cultiver leur propre cannabis ou de l’acheter dans des boutiques spécialisées, où la qualité des produits serait rigoureusement vérifiée.
En l'absence de législation, les consommateurs achètent souvent des produits sur le marché noir, où la qualité est incertaine, ce qui peut s’avérer plus dangereux.
4. Réduction du marché noir :
L'expérience d'autres pays montre que la légalisation du cannabis conduit à une réduction massive du marché noir. Au Canada, en Uruguay, et dans plusieurs États américains, le marché illégal du cannabis a chuté de plus de 50% après la légalisation. Quelques chiffres intéressants :
- En France, le marché noir du cannabis génère entre 1 et 1,5 milliard d’euros par an.
- Le Conseil d'analyse économique (CAE) a évalué les coûts de la répression du cannabis en France à plus de 800 millions d’euros chaque année.
Légaliser le cannabis permettrait de réduire ces coûts de répression et d'encadrer une filière économique légale, générant ainsi de nouvelles recettes fiscales. Cet argent pourrait être investi dans des programmes de prévention pour les jeunes et dans des actions de santé publique.
5. Le droit à disposer de son corps :
Il est important de rappeler que chacun devrait avoir le droit de disposer librement de son corps. Selon la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, l’article 4 stipule : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».
En d'autres termes, tant que la consommation de cannabis ne met pas en danger les autres (par exemple, éviter de conduire sous l'effet du cannabis), chaque individu devrait avoir la liberté de choisir d'en consommer ou pas. Après tout, nous disposons déjà de cette liberté pour des substances légales telles que l'alcool et le tabac, qui sont bien plus addictives que le cannabis.
6. Mieux consommer, sans inciter à la consommation :
Légaliser le cannabis ne signifie pas encourager les gens à en consommer, bien au contraire. La légalisation offre la possibilité de mieux informer sur cette plante et de promouvoir une consommation responsable et modérée, à l’instar de l’alcool.
- Le cannabis, une consommation occasionnelle.
L’une des idées fausses autour du cannabis est que, si c'est légalisé, il deviendrait un produit à consommer quotidiennement. Pourtant, comme l'alcool, le cannabis doit être réservé à des moments spécifiques et festifs, pas à une habitude quotidienne (sauf cannabis pour usage médical). Il s'agit d’un produit que l’on peut apprécier de temps en temps, en pleine conscience, sans excès.
- Une consommation responsable : moins c’est mieux.
L'une des clés d'une consommation responsable est de ne pas fumer un joint entier d’un coup, mais de prendre son temps. Tirer deux ou trois lattes et espacer les prises permet de mieux gérer les effets du cannabis. C’est comme avec un verre d'alcool : on ne le boit pas cul sec ! On prend le temps d'apprécier les senteurs, la saveur et les effets ; et on déguste lentement.
Le même principe s’applique au cannabis. En utilisant un vaporisateur, cela va décupler les saveurs, on peut tirer quelques bouffées, puis s'arrêter, discuter, écouter de la musique, danser, lire un livre, cuisiner... Ensuite, selon l'envie et l’humeur, on peut reprendre. L’idée est de savourer l'expérience, sans excès.
7. Le cannabis thérapeutique : un allié pour les malades :
Le cannabis thérapeutique est de plus en plus utilisé par des patients souffrant de maladies chroniques ou graves pour soulager leurs symptômes. Ce type de traitement, souvent prescrit en complément des soins traditionnels, peut être particulièrement efficace pour atténuer la douleur, l'inflammation, ou encore les nausées liées à des maladies comme le cancer, la sclérose en plaques, ou l’épilepsie.
Les cannabinoïdes, tels que le CBD (cannabidiol) et le THC (tétrahydrocannabinol), sont les principales substances actives du cannabis. Le CBD possède des propriétés relaxantes et anti-inflammatoires, tandis que le THC aide à soulager la douleur et peut stimuler l’appétit, un atout pour les patients souffrant de traitements lourds comme la chimiothérapie.
Bien que l’usage du cannabis thérapeutique soit encore en phase d’expérimentation en France, plusieurs pays comme le Canada et certaines régions des États-Unis l'ont déjà intégré dans leur arsenal médical, offrant ainsi une alternative naturelle aux traitements traditionnels.
Conclusion :
La légalisation du cannabis offrirait de nombreux avantages : réduction du marché noir, économies sur les coûts de répression, meilleure information des consommateurs, et accès à des produits de meilleure qualité. En reconnaissant que chaque individu a le droit de disposer de son corps et que certains malades en ont vraiment besoin, la légalisation apparaît comme une évolution logique et nécessaire de la législation actuelle.